Je fais du coq à l'âne, c'est dans mes habitudes... alors voici un retour en arrière...
Je reprends l'histoire de ma grossesse, interrompue par plusieurs choses dont j'avais envie de parler...
Et bien, étant enceinte de jumeaux, j'étais considérée automatiquement comme ayant une grossesse à risque. OUACH... plus de rendez-vous, plus de suivis et plus d'échographies...
Et bien ce suivi c'est avéré pour moi un poids énorme à porter. Semblerait qu'à l'échographie de 20 semaines, il avait été noté que BB1 (c'est comme ça qu'on le surnommait étant placé le plus bas) avait un bassinet du rein plus gros que la normale. Hors cette 'anomalie' était plutôt passée inaperçue et ni mon médecin, ni l'obstétricien responsable de l'écho, n'avait eu la bonté de m'en avisé.
Comme la normale, une échographie est faite à 32 semaines. Puis, une à 34 semaines et toutes les semaines qui suivront...
mais SURPRISE à 34 semaines, on me parle soudain d'une 'anomalie' qui semblerait est un facteur pouvant être lié à la trisomie... QUOI? LA TRISOMIE? Je me suis précipitée chez mon médecin suite à cette information de l'obstétricien responsable de l'échographie... et là à partir de ce moment, ma grossesse est virer au cauchemar. Moi, je ne voulais pas d'un enfant trisomique (je ne porte aucun jugement sur ces personnes soyez en certain et j'admire leurs parents mais je ne me sentais pas la force ni la capacité d'avoir un enfant avec un handicap) et pour en être certain j'avais même fait le test de dépistage à 14 semaines, en clinique privée). Et je ne pouvais PAS avoir un enfant trisomique, pas moi qui venait de perdre ma mère, moi qui n'avait pas prévu de grossesse, moi qui attendait des jumeaux... pas maintenant qu'il m'étais impossible de faire quoique ce soit, moi qui avait cet enfant de 34 semaines qui pouvait naître d'un jour à l'autre.
Mon cauchemar ne s'est pas arrêté là. On m'a envoyé à 35 semaines voir un généticien, puis un autre échographie en vue de faire une amniosynthèse le jour même. Je vous le jure, étendue sur la table en attendant d'être piquée pour l'amnio, je ne pouvais m'empêcher de pleurer. J'avais peur... peur de l'amnio mais surtout peur d'avoir un enfant pas comme les autres. Peur de devoir prendre une décision que je ne voulais pas prendre dans un environnement ou je me sentais déjà poussé par le temps. J'étais entré dans le bureau du généticien en lui disant que je ne croyais pas que l'amnio était nécessaire puisqu'à 35 semaines, peut importe le résultat qu'est ce que ca changerait?
Et puis, je me suis laissé convaincre. Je n'avais pas les idées claires et j'étais totalement perdue.. Selon eux, j'en aurais le coeur net et on m'a même dit que certains hopitaux québécois ferait un accouchement sélectif.. STOP.. trop d'infos, trop de décisions à prendre... et si j'accouchais dans les prochains 24 heures.. non je n'étais pas prête.
Autre IRONIE du sort, ce jour là, je n'avais pas assez de liquide pour faire l'amnio. Impossible de la réaliser même par la plus expérimentée des obstétriciennes: le risque est trop grand de percer le cordon et la mesure est 'normale' aujourd'hui... c'est quoi normale?
Les 3 semaines qui suivirent furent encore un calvaire. Finalement les bassinets (maintenant c'était les 2 reins) étaient toujours plus grands que la normal mais le liquide avait augmenté par rapport à ce jour de supposée amnio... alors j'ai stressé, je me suis inquiétée et je n'ai pas dormi pendant de nombreuses semaines... trop de jours lorsqu'on a besoin de prendre tout le repos possible avant l'arrivée de 2 bébés...
Et le jour de l'accouchement, j'ai pleuré. Du moment ou je suis entrée dans la chambre pour me préparer, pendant la préparation pour la césarienne et pendant la césarienne... j'ai pleuré sans même pouvoir m'arrêter. Je ne me sentais pas prête à avoir ces enfants, non pas parce que je ne les voulais pas mais parce que j'étais inquiète et j'avais peur, une peur sournoise face à laquelle j'étais impuissante.. j'avais fait tout ce qu'il fallait pour ne pas être face à cette situation...
BB1 est arrivé le premier comme de raison et grand merci à l'infirmier qui avait demandé le pédiatre en salle et qui me l'a emmener avant même que BB2 n'apparaisse pour me dire qu'il était parfait.. je l'entends encore crier 'apporter lui son bébé... c'est lui qui l'inquiète'... mes larmes n'ont pas cessées, elles ont redoublées de soulagement, de fatigue mais de bonheur et après cela, avoir des jumeaux c'était la chose la plus merveilleuse au monde car ILS ÉTAIENT EN SANTÉ...
Et vous savez quoi, si j'avais eu une grossesse 'normale', je n'aurais jamais fait d'échographie à 35 semaines. Ce problème n'aurait jamais été discuté, je n'en aurais jamais été avisée et probablement que j'aurais eu une grossesse sans anicroche, sans ce stress et cette peur incontrôlable et surtout quelques nuits de sommeil avant l'accouchement... la technologie c'est bien mais pas dans tous les cas !
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